- GROSSESSE EXTRA-UTÉRINE
- GROSSESSE EXTRA-UTÉRINEGROSSESSE EXTRA-UTÉRINEAppelée aussi grossesse ectopique, la grossesse extra-utérine est le développement d’une gestation en dehors de son lieu normal qui est l’intérieur de la cavité utérine.Les plus fréquentes de ces grossesses extra-utérines sont tubaires, c’est-à-dire qu’elles se développent dans une des deux trompes de Fallope, en général à leur extrémité externe, le pavillon, ou l’isthme.Il s’agit d’un accident redoutable, car à tout moment peut survenir une hémorragie intrapéritonéale cataclysmique, c’est-à-dire qu’il faut en faire le diagnostic le plus tôt possible, par tous les moyens possibles et qu’il faut donc le soupçonner a priori devant tout début de grossesse pathologique et même devant tout syndrome gynécologique douloureux, lorsque la grossesse ne peut être écartée absolument, surtout chez une patiente ayant des antécédents de salpingite, associés ou non à des antécédents de plasties tubaires pour stérilité.Dès le diagnostic posé, l’intervention d’urgence s’impose.Le diagnostic est le plus souvent difficile, et l’interrogatoire, devant toute éventualité suspecte, devra s’acharner à en découvrir ne serait-ce qu’un symptôme. La patiente a un retard de règles, parfois net, si elle est habituellement bien réglée; elle a des douleurs et en principe de petites métrorragies «sépia». Mais celles-ci peuvent être plus abondantes et rouges. Les douleurs prédominent d’un côté, mais peuvent être bilatérales; elles peuvent irradier sous forme de scapulalgies (rarement) ou de douleurs à la défécation ou en s’asseyant (fréquemment). Il peut exister des petits évanouissements (lipothymies), assez caractéristiques.L’examen montre un utérus parfois un peu augmenté de volume et congestif, ce qui peut troubler le diagnostic, avec une annexe le plus souvent mal délimitée et très douloureuse. S’il y a début d’épanchement péritonéal, le toucher rectal est très douloureux. Mais certains petits kystes fonctionnels ovariens peuvent donner une symptomatologie fort proche de celle-ci.La réaction hormonale de grossesse et les dosages de prolans et des stéroïdes peuvent être normaux, mais, le plus souvent, ils montrent des chiffres trop bas.L’existence d’une réaction de grossesse négative permet pour certains la réalisation d’une hystérosalpingographie en milieu spécialisé, montrant ainsi l’image caractéristique de la grossesse extra-utérine, en «ballon de rugby» dans la trompe, et permettant aussi de juger de l’état interne de l’autre trompe, ce qui permettra de diriger au mieux le geste chirurgical.L’échographie rend actuellement de plus en plus de services pour ce diagnostic. Schématiquement, des signes de grossesse, avec preuve hormonale, lorsqu’ils ne s’accompagnent pas de la détection d’un œuf aux ultra-sons à l’intérieur de la cavité utérine, doivent faire suspecter a priori une grossesse extra -utérine; parfois l’existence d’un écho plus ou moins net latéro-utérin et d’une lame d’épanchement rétro-utérin consolidera ce soupçon.La preuve, en cas de doute persistant, sera donnée par la cœlioscopie trans-ombilicale sous anesthésie générale, après création d’un pneumopéritoine au gaz carbonique. La grossesse tubaire apparaît alors directement sous l’optique de l’opérateur, imposant l’intervention immédiate.L’important est non seulement, bien sûr, de faire le diagnostic à temps dans un but vital, mais encore de le faire le plus tôt possible, pour que l’intervention très précoce puisse, autant que faire se peut, sauvegarder la trompe où s’est développée cette grossesse. D’où l’importance croissante de ces diverses techniques instrumentales.Le nombre des grossesses extra-utérines augmente en raison de la guérison de plus en plus fréquente (avec parfois des cicatrices) des salpingites, et aussi, les deux faits étant liés, du fait de la chirurgie tubaire pour stérilité. Les patientes ayant ces antécédents devront donc être très surveillées au moindre retard de règles accompagné ou non de signes pathologiques.
Encyclopédie Universelle. 2012.